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Au Pérou, la tentation du tout-sécuritaire pour combattre la délinquance

LETTRE DE CUZCO

L’armée déployée dans plusieurs districts du pays, des appels réitérés de la part d’élus municipaux à imiter le « plan Bukele » (du nom du président salvadorien plébiscité par les partisans de la manière forte pour lutter contre les gangs, en dépit des violations des droits humains), des propositions de lois invitant à créer la notion de « terrorisme urbain »… Ces dernières semaines, la tentation du tout-sécuritaire gagne du terrain au Pérou.

Le 18 septembre, le gouvernement intérimaire de Dina Boluarte – en prise avec 80 % de la population qui demande son départ – a décrété l’état d’urgence dans trois districts. Plus de 500 militaires ont été déployés dans les rues en renfort des forces de police pour « combattre la délinquance et le crime organisé ». Les localités concernées sont deux districts populaires de Lima, parmi les plus peuplés : San Juan de Lurigancho, dans l’est de la capitale, qui compte plus d’un million d’habitants, et San Martin de Porres, dans le nord, ainsi que le district de Sullana, dans la région de Piura, dans le nord du pays. Jeudi 5 octobre, la cheffe de l’Etat annonçait l’extension de cette mesure au centre historique de la capitale.

La mesure du gouvernement est présentée comme une réponse aux demandes répétées de maires se disant dépassés par une « vague de délinquance », aux méthodes de plus en plus violentes. Vols à main armée, extorsion, kidnappings… Les commerçants de certains quartiers de Lima se plaignent d’être obligés de payer des cupos, un pourcentage de leurs bénéfices, à des mafias, devant des menaces de mort. Le phénomène du sicariato (assassinat par un tueur à gage) serait en pleine explosion. Il « a bondi de 300 % ces dernières années dans le district », affirmait, le 20 septembre, Hernan Sifuentes, maire de San Martin de Porres, sur la chaîne vidéo de Reuters. Selon la police, 186 assassinats de ce type auraient été reportés à Lima, rien qu’entre janvier et juillet, un chiffre en constante augmentation.

Le 20 septembre, une marche dans le centre de la capitale pour demander plus de sécurité a rassemblé des centaines de personnes. Sur les pancartes, ces slogans : « Nos están matando, Militares a las calles [“on nous tue, militaires dans la rue”]. » Quelques jours auparavant, l’explosion d’une grenade devant une discothèque de San Juan de Lurigancho pour une présumée affaire d’extorsion avait fait plusieurs blessés.

L’insécurité, l’une des principales préoccupations des Péruviens

L’insécurité est ainsi une des principales préoccupations des Péruviens, selon les enquêtes d’opinion, aux côtés de la corruption et de l’inflation. Environ 80 % des personnes interrogées se sentent en insécurité dans les grandes villes du pays, en particulier à Lima, 10 millions d’habitants sur les 33 millions que compte le Pérou.

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By Luis Morales

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