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« Il y a quelque chose de brisé qu’il est à charge pour les deux parties en conflit de réparer ensemble »

La radicalité de l’expression de certaines revendications, dans nos rues, sur nos réseaux sociaux, laisse pour le moins songeur. La brutalité et le simplisme des prises de position de trop de politiques, quel que soit le « camp » qu’ils prétendent soutenir, n’ont pas peu contribué à hystériser le débat. Et à encourager dérives islamophobes et antisémites dans certaines franges heureusement toujours minoritaires de notre société. Qui sont donc « les amis du soutien inconditionnel au massacre » qu’a évoqués Jean-Luc Mélenchon le 7 novembre sur le réseau social X pour qualifier les participants à la marche contre l’antisémitisme de Paris ?

A quoi sert-il de les dénoncer, qui plus est sans les nommer ? Que signifie, encore, « libérer la Palestine du fleuve à la mer », [un slogan utilisé depuis les années 1960 dans les manifestations propalestiniennes] ? S’agit-il de noyer Juifs et Arabes vivant entre Jourdain et Méditerranée dans un seul et même Etat palestinien laïc (en invisibilisant les premiers) ? S’agit-il d’intégrer les Israéliens juifs à une structure étatique nouvelle, éventuellement fédérale et clairement binationale ? Ou s’agit-il d’éradiquer purement et simplement l’Etat d’Israël et de chasser les habitants juifs du pays ?

Refuser de tomber dans le piège de la déshumanisation

Ces questions sont trop graves et méritent mieux que quelques slogans simplificateurs. D’autant que ceux dont il est question sont d’abord des hommes et des femmes, Palestiniens ou Israéliens, peu importe, des hommes et des femmes couverts de cicatrices invisibles – celles de la Shoah et des pogroms, celles de la Nakba –, des hommes et des femmes ayant une histoire, une mémoire, un visage et des liens, des gens vivants, souffrants et mortels. Exactement comme nous ici.

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De fait, le premier des pièges où nous devons refuser de tomber est celui de la déshumanisation. Si les atrocités commises par les troupes du Hamas nous ont sidérés et révoltés à ce point, si les troupes du Hamas ont pu les commettre, les mettre en scène, les filmer, en diffuser cyniquement les images, c’est que celles et ceux qui en ont été les victimes, civils, femmes, nourrissons, enfants, vieillards, n’étaient plus perçus par leurs assaillants comme des semblables, comme des humains.

D’une autre façon, si la mort de milliers de civils palestiniens de Gaza bombardés par Israël peut être présentée froidement par certains comme un dommage collatéral regrettable, largement imputable à la stratégie du Hamas, et hélas inévitable voire nécessaire, ce n’est que parce qu’on invisibilise les visages, les souffrances, les vies, l’histoire – l’humanité – des civils que l’on sacrifie.

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By Luis Morales

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