Comme l’avait annoncé dimanche le premier ministre du Pakistan, Shehbaz Sharif, le gouvernement et le Parlement ont été dissous, mercredi 9 août, a annoncé la présidence pakistanaise dans un communiqué, et les élections, selon les autorités, pourraient n’être organisées que l’année prochaine.
Auparavant, le Parlement s’était réuni pour la dernière fois mercredi soir avant sa dissolution. « Au cours des seize derniers mois, notre gouvernement a fait de son mieux pour améliorer la situation et a servi la nation avec une conviction totale », a déclaré M. Sharif, lors d’un dernier discours à son cabinet. « Ce pays ne pourra pas progresser tant qu’il n’y aura pas d’unité nationale », a-t-il également déclaré.
Le nouveau premier ministre doit être annoncé dans les trois jours suivant la dissolution du Parlement, selon la Constitution.
En théorie, et selon la loi, cette dissolution donne au gouvernement intérimaire quatre-vingt-dix jours, soit jusqu’à la mi-novembre, pour organiser des élections. Mais la coalition gouvernementale a prévenu qu’elles pourraient être retardées. Les données du dernier recensement effectué en mai ont finalement été publiées le week-end dernier, et la commission électorale affirme qu’elle a besoin de temps pour redessiner les limites des circonscriptions électorales, un point sensible pour plusieurs partis politiques.
L’économie dans le marasme
Qu’il ait du retard ou non, le scrutin devrait se dérouler sans l’homme politique le plus populaire du pays, Imran Khan. Le Pakistan connaît des remous politiques depuis que cet ex-premier ministre a été écarté du pouvoir, en avril 2022. Dernier événement en date : la condamnation à trois ans de prison pour corruption samedi du septuagénaire, après des mois de répression à l’encontre de son parti, le Mouvement du Pakistan pour la justice (PTI).
Les avocats de M. Khan, qui a commencé à purger sa peine dans une cellule vétuste, selon sa défense, ont fait appel mardi de sa condamnation. Si elle n’est pas annulée, cette décision de justice l’empêchera de se présenter aux prochaines élections.
On ignore la voie que prendra le PTI avec son dirigeant derrière les barreaux. Mais les deux partis dynastiques habituellement en conflit, qui dirigent la coalition sortante, devraient continuer de peser. Cette coalition n’a néanmoins guère obtenu de soutien populaire au cours des dix-huit mois qu’elle a passés à la tête du cinquième pays le plus peuplé du monde.
L’économie pakistanaise est toujours dans le marasme malgré un nouveau plan de sauvetage du Fonds monétaire international (FMI), avec une dette extérieure écrasante, une inflation galopante et un chômage généralisé.