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L’opposant russe Alexeï Navalny condamné à dix-neuf ans de prison supplémentaires à l’issue d’un procès pour « extrémisme »

Alexeï Navalny, le principal opposant au Kremlin, déjà emprisonné et régulièrement puni dans sa colonie pénitentiaire, a été condamné à dix-neuf ans de prison supplémentaires à l’issue d’un procès pour « extrémisme », vendredi 4 août.

« Alexeï Navalny a écopé de 19 ans de régime spécial », soit une réclusion dans l’un des établissements les plus rudes du système carcéral russe, réservées d’ordinaire aux criminels les plus dangereux et aux condamnés à la perpétuité, a écrit sur X (ex-Twitter) sa porte-parole Kira Iarmych.

Dans cette nouvelle affaire où il était question de « réhabilitation du nazisme », le parquet avait requis vingt ans d’emprisonnement pour cet opposant de longue date à Vladimir Poutine et infatigable militant anticorruption. Le charismatique militant de 47 ans est détenu depuis juin 2022 dans la colonie pénitentiaire IK-6 à Melekhovo, à 250 kilomètres à l’est de Moscou, après s’être vu infliger neuf ans de prison pour « fraude », dans une autre affaire qu’il dénonce comme étant une vengeance politique. Les audiences se sont exceptionnellement déplacées dans la prison de l’opposant, procédure d’habitude réservée aux prévenus gravement malades, et se sont déroulées à huis clos, excluant ainsi les journalistes qui désiraient y assister.

M. Navalny, qui s’est notamment fait connaître par ses enquêtes sur la corruption au sein du système de Vladimir Poutine et en organisant des manifestations d’ampleur, est désormais accusé d’avoir créé une « organisation extrémiste », le Fonds anti-corruption (FBK), qui a été fermé en 2021. Avant le verdict, l’opposant prévoyait, dans un message publié par le site d’information Meduza, une peine « stalinienne ».

Harcèlement carcéral

Depuis son incarcération, ses soutiens dénoncent un harcèlement carcéral : M. Navalny a été envoyé 17 fois en cellule disciplinaire. C’est d’ailleurs dans une telle cellule qu’il a attendu son verdict, ayant été une nouvelle fois puni pour s’être « mal présenté » à ses gardiens, a expliqué son avocat Vadim Kobzev sur X (Twitter).

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M. Navalny se dit également visé par une affaire de « terrorisme » dans une procédure séparée, pour laquelle il risque la prison à vie, mais peu de détails sont connus à ce stade.

Depuis son emprisonnement, l’opposant continue périodiquement de publier des messages sur les réseaux sociaux par le biais de ses avocats et collaborateurs, manifestant un esprit combatif malgré les difficultés. Quelques jours avant son procès, il ironisait encore sur les nouvelles accusations portées contre lui, en publiant la copie d’un document présumé de l’accusation qui cite, entre autres, un message anti-Poutine dans l’adresse d’un portefeuille Bitcoin utilisé pour un don à son organisation en 2021.

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Dans ses dernières déclarations en juillet, l’opposant avait une nouvelle fois dénoncé l’offensive russe en Ukraine, évoquant les « dizaines de milliers de morts dans la guerre la plus stupide et la plus insensée du XXIe siècle », selon des propos retransmis sur son compte Telegram par ses collaborateurs. « Tôt ou tard [la Russie] se relèvera. Et il dépend de nous de savoir sur quoi elle s’appuiera à l’avenir », ajoutait-il.

Au 18e mois de l’offensive en Ukraine, la quasi totalité des opposants russes d’envergure ont été jetés en prison ou poussés à l’exil. Des milliers de Russes ordinaires ont aussi été poursuivis, notamment pour avoir dénoncé le conflit.

Le Monde avec AFP

By Luis Morales

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